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  • Sida : un patient guéri après une greffe de moelle ?

    • Le 20/12/2010

    Vendredi 17 décembre 2010

    Une greffe de moelle osseuse chez un patient de 42 ans séropositif, soigné
    en 2007 pour une leucémie par une équipe allemande, a rendu le virus du sida
    indétectable. L'annonce de cette découverte en novembre 2008 bénéficie
    aujourd'hui de plus de recul et a donné lieu à une publication scientifique
    dans la revue Blood. Bien qu'étonnante, cette "guérison" est accueillie avec
    prudence par les experts.

    Nous vous en parlions en novembre 2008 : Timothy Brown, un américain de 42
    ans vivant en Allemagne, séropositif depuis 10 ans, a été obligé il y a deux
    ans de cesser tout traitement contre le virus pour subir une greffe de
    moelle osseuse. Or, depuis cette greffe, non seulement il est guéri de sa
    leucémie mais il ne également semble plus porteur du virus du sida. Pour
    réussir cette prouesse, l'équipe de l'hématologue Eckhard Thiel de l'hôpital
    de la Charité de Berlin a eu l'idée de génie de choisir un donneur
    particulier pour la greffe de moelle : une personne porteuse d'une mutation
    génétique, mutation du récepteur CCR-5, présente chez environ 1 % de la
    population caucasienne et qui semble conférer aux individus qui en sont
    porteurs une immunité face au VIH (ou du moins une évolution beaucoup plus
    lente vers le stade Sida). Les médecins espéraient ainsi que cette greffe de
    moelle osseuse permettrait de guérir la leucémie mais également de faire
    disparaître l'infection au VIH.

    Et les résultats publiés dans la revue médicale Blood sont très prometteurs.
    A l'issue du traitement, le patient présente des taux de cellules
    immunitaires semblables à une personne non infectée. De plus, les cellules
    produites sont porteuses du gène muté et donc désormais résistantes à
    l'infection VIH. Trois ans plus tard, les chercheurs n'ont pas constaté de
    rebond de l'infection, la charge virale reste indétectable faisant penser à
    une véritable guérison.
    Mais les réserves émises en 2008 sur la possibilité de voir le virus tapis
    dans des "réservoirs" (des tissus dans lesquels il peut subsister en
    quantité très faible) sont toujours d'actualité. L'autre crainte est que le
    virus puisse muter et utiliser d'autres voies que CCR5 (un autre
    co-récepteur notamment baptisé CXCR4) pour infecter les cellules du système
    immunitaire. Mais après 3,5 ans de recul et avoir constaté la restauration
    immunologique (repopulation de CD4 du donneur) au niveau du sang, de la
    moelle mais également au niveau du tube digestif, ces résultats sont tout de
    même extrêmement encourageants.

    Aujourd'hui, les principales réserves sont liées à la technique utilisée,
    très risquée et difficilement généralisable :

    - Dans le cadre de son traitement contre le cancer, ce patient a été traité
    par une chimiothérapie, une radiothérapie et un traitement immunosuppresseur
    avant de subir une première greffe de moelle osseuse puis une seconde, 13
    jours plus tard, à cause d'une réapparition de la leucémie. Timothy Brown a
    développé une complication neurologique, qui lui a causé une cécité
    temporaire, des problèmes de mémoire et d'après ses amis, un changement de
    personnalité. Les dons de moelle HLA compatibles sont déjà difficiles à
    trouver (trouver un donneur compatible est rare - il y a 1 chance sur 1
    million que deux individus pris au hasard soient compatibles), si on ajoute
    comme condition que le donneur soit en plus porteur d'une mutation
    permettant une résistance naturelle au VIH, cela devient encore plus
    difficile... à moins de pouvoir modifier le patrimoine génétique des
    cellules souches à transplanter.

    - La greffe de moelle osseuse reste un traitement extrêmement lourd avec de
    graves risques de complications (réaction du greffon contre l'hôte,
    infections ou problèmes hépatiques...). Ce traitement nécessite enfin de
    passer plusieurs semaines en chambre stérile. Le taux de mortalité après une
    telle greffe est ainsi beaucoup plus important que celui de patients
    séropositifs suivis médicalement dans les pays développés.

    En conclusion, ce procédé prometteur ne pourra être généralisé aux 33
    millions de personnes infectées dans le monde, du fait des risques de
    complications, de la difficulté à trouver des cellules souches appropriées
    et de son coût. Néanmoins, la guérison de ce patient confirme le rôle clé
    joué par CCR-5 dans la transmission du VIH et le développement de la
    maladie. Ces résultats devraient relancer la piste de la thérapie génique
    face au VIH, le but serait d'introduire le gène de résistance au VIH dans
    des cellules souches avant de pouvoir les transplanter. Mais même en cas de
    succès de cette voie de recherche, son coût devrait dans un premier temps la
    limiter aux patients des pays riches en échec de traitement.

    David Bême

    Sources :
    - Evidence for the cure of HIV infection by CCR5 32/ 32 stem cell
    transplantation - Allers K et al - Blood - Submitted September 23, 2010;
    accepted December 2, 2010. (abstract accessible en ligne)
    - Communiqué, Hôpital de la Charité de Berlin, 12/11/2008
    - Long-Term Control of HIV by CCR5 Delta32/Delta32 Stem-Cell
    Transplantation - Hutter G et al - N Engl J Med 2009; 360:692-698February
    12, 2009 (article accessible en ligne)
    - Der Mann, der HIV besiegte - Stern - 8 décembre 2010 (article accessible
    en ligne)

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  • TMC278 un nouveau médicament contre le sida

    • Le 08/09/2010

    TMC278 est un nouveau médicament contre le sida sera mis sur le marché
    européen en 2011 en Europe. Cette pilule a été développée par le Belge
    Paul Janssen, fondateur de Janssen Pharmaceutica. Il a réalisé
    d’autres médicaments dans le passé le motilium ou l’imodium, qui sont
    recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

    Paul Janssen a annoncé en En 2003 qu’il avait découvert une molécule
    susceptible de « changer la vie de certains patients » atteints du
    sida. Son médicament « TMC278″ pourrait remplacer la trithérapie
    actuellement proposée aux personnes séropositives. La filiale de
    Janssen Pharmaceutica, Tibotec, prévoit la mise sur le marché de son
    médicament en 2011. D’ici là, un nom sera trouvé pour ce médicament
    révolutionnaire contre le Vih.

    Les chercheurs belges ont ciblé les patients qui n’avaient encore
    jamais eu de traitement anti-vih et ont cherché à trouver une molécule
    qui serait pour eux plus facile à prendre en « un comprimé par jour »,
    selon Marie-Pierre de Béthune, virologue. Paul Janssen était déterminé
    à développer un médicament pouvant ralentir la progression du Vih chez
    les patients séropositifs n’ayant encore pris aucun traitement, selon
    Paul Stoffels, responsable de l’étude des médicaments au sein de
    Johnson & Johnson.

    TMC278 est un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse
    en cours de développement par Tibotec Pharmaceuticals. Tibotec. Le
    groupe a soumis une demande d’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché)
    pour ce nouveau médicament le 23 juillet 2010 en vue de commercialiser
    TMC278 aux États-Unis sous forme de prise unique quotidienne avec
    d’autres agents antirétroviraux chez des adultes infectés par le VIH
    naïfs de traitement.

    http://brevesante.com/962/sante/sida-tmc278-une-pilule-miracle-contre-le-vih

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  • Sept stratégies pour une lutte contre le VIH plus intelligente

    • Le 31/07/2010

    VIENNA, 23 juillet 2010 (PlusNews)

    Cette semaine, lors de la Conférence internationale sur le sida, l’ancien président des Etats-Unis Bill Clinton a déclaré aux délégués présents qu’en raison de la crise des liquidités, les programmes de lutte contre le VIH devraient être « plus rapides, plus efficaces et moins coûteux ». IRIN/PlusNews a dressé une liste des différents moyens qui permettraient aux prestataires de services VIH de réduire leurs coûts et de gagner en efficacité :

    1- La délégation des tâches

    L’attribution de tâches traditionnellement assumées par les médecins et les infirmiers à des employés moins qualifiés a déjà donné des résultats positifs en Ethiopie, au Malawi et au Mozambique. Il faudra surveiller étroitement les programmes de délégation des tâches et assurer que les travailleurs de la santé reçoivent les formations appropriées, certaines études ayant révélé que lorsque le personnel médical n’était pas suffisamment formé, les programmes antirétroviraux (ARV) nationaux s’en ressentaient.

    2- Le soutien communautaire

    La mobilisation des communautés a déjà joué un rôle significatif dans l’éducation et les soins VIH dans nombre de pays pauvres où les parents et les voisins contribuent à assurer le suivi des patients et à sensibiliser les communautés au VIH. Des recherches ont montré que le soutien communautaire améliorait l’observance des traitements ARV et qu’assurer l’intervention des personnes infectées au VIH en tant que travailleurs de la santé communautaires permettait de réduire les coûts et de diminuer la stigmatisation.

    3- Des médicaments moins chers

    Le coût des combinaisons de traitements ARV a considérablement diminué, passant de quelque 10 000 dollars par personne et par an en 2000 à environ 88 dollars par an. La Clinton Health Access Initiative, le Plan d'urgence du président américain contre le sida (PEPFAR) et UNITAID, système de financement international, ont tous joué un rôle important dans la négociation avec les entreprises pharmaceutiques sur la réduction des prix des médicaments. Toutefois, les ARV de deuxième et troisième intentions, nécessaires pour soigner les patients, de plus en plus nombreux, qui ont développé une résistance aux médicaments de première intention, sont encore trop chers pour les pays à faible revenu. Une communauté de brevets créée dernièrement sera d’une importance capitale pour convaincre les grandes entreprises pharmaceutiques d’autoriser les fabricants de médicaments génériques à utiliser leurs brevets pour produire ces médicaments à moindre coût.

    4- Des systèmes plus simples d'approvisionnement en médicaments

    Cette semaine, lors de la Conférence internationale sur le sida, Bernhard Schwartlander, directeur du service Evidence, stratégie et résultats de l’ONUSIDA, a noté qu’entre deux tiers et 80 pour cent des fonds consacrés au VIH ne servaient pas à financer l’achat de médicaments, mais la prestation de services, le suivi des patients et les coûts de laboratoire. Améliorer l’efficacité de l’approvisionnement en médicaments et des chaînes d’approvisionnement contribuerait grandement à améliorer la rentabilité et l’efficacité des programmes. En Ouganda, par exemple, les problèmes rencontrés sur la chaîne d’approvisionnement ont privé des patients de leurs médicaments, dans certains cas parce que la date d’expiration de ces derniers avait été atteinte avant qu’ils n’aient pu être distribués.

    5- L’usage de la technologie

    Les vérifications par SMS (en envoyant des messages SMS depuis des téléphones mobiles) permettent aux patients du Kenya d’économiser chaque mois les frais de déplacement à la clinique ; la technologie mobile est également employée dans le cadre d’une campagne multinationale menée en Afrique pour détecter les ruptures de stocks de médicaments essentiels dans les centres publics.

    6- L’appropriation nationale

    Si l’on s’y prend bien, confier aux gouvernements nationaux les programmes de lutte contre le VIH, jusqu’ici gérés par les bailleurs internationaux et les organisations non gouvernementales (ONG), permettrait de réduire les coûts administratifs tout en apportant aux populations locales les compétences nécessaires pour assurer le fonctionnement continu de ces programmes. Le PEPFAR est déjà en train de transférer la gestion de ses programmes de l’Agence américaine pour le développement international aux gouvernements locaux. Lutter contre la corruption gouvernementale sera toutefois essentiel pour assurer la réussite des programmes de lutte contre le VIH dirigés par les pays eux-mêmes. Des préoccupations relatives à la corruption ont ainsi amené le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à annuler ou à suspendre les financements qu’il accordait à plusieurs pays.

    7- L’intégration du système de santé

    Les investissements importants accordés au VIH ont été critiqués car il est estimé qu’ils mobilisent les fonds et les ressources humaines de systèmes de santé nationaux aux budgets déjà insuffisants. Aujourd’hui, la communauté sanitaire mondiale semble d’accord sur l’intérêt d’une intégration du VIH à des systèmes de santé nationaux renforcés. Les prestataires de service VIH sont exhortés à travailler de concert avec d’autres services de santé, afin que tous les secteurs du système de santé puissent en profiter. En Haïti, par exemple, les services de conseil et dépistage volontaires sont un point d’entrée utile pour aider les femmes qui ont besoin de bénéficier de services de santé sexuelle et reproductive.

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  • JMS 2009

    • Le 02/12/2009

     

    MESSAGE DU CILSIDA A L’ENDROIT

     DES JEUNES

     

    Journée Mondiale du Sida 2009

      

    Le SIDA (Syndrome d’Immuno Déficience Acquise) dont le virus est le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) est cette maladie qui depuis près de trois décennies ne cesse de faire des ravages. Et le taux d’infection en milieu jeune est toujours inquiétant.

    Les jeunes et les adolescents constituent la cible la plus vulnérable face à ce mal.  Aujourd’hui beaucoup de jeunes sont victimes de l’utilisation précoce, illégale  et sans contrôle des sexes ce qui détruit sans doute leur bel avenir. Il est donc impérieux pour tout jeune de faire le meilleur choix face à l’infection VIH. Ce choix n’est rien d’autre que l’abstinence totale jusqu’au mariage.

    Pour éradiquer effectivement le VIH/SIDA dans les communautés, il faut éviter la discrimination et la stigmatisation qui sabotent les efforts de lutte contre ce mal.

     

    A l’occasion de cette Journée Mondiale du SIDA 2009 dont le thème est : « accès universel et droits humains», le respect de soi et des droits des personnes infectées doit être pour nous un désir très ardent.

    Le sida est une maladie comme les autres et personne ne l’achète dans une pharmacie. Indubitablement, le VIH/SIDA n’est pas une fatalité car ce mal est transmis :

    -         Par la voie sexuelle

    -         Par la voie sanguine

    -         D’une mère à son enfant

    Et pour éviter le VIH/SIDA, il suffit:

    -         De faire son test de dépistage VIH

    -         D’Etre fidèle réciproquement

    -         D’utiliser systématiquement et correctement des préservatifs

    -         De pratiquer l’abstinence totale jusqu’au mariage

     

    Très chers jeunes, l’avenir vous appartient, prenez soin de vous et évitez à tout prix l’infection à VIH qui ne pardonne pas. Vous devez éviter le suivisme. Ne vous fiez pas aux apparences trompeuses, respectez l’éducation de vos parents et de vos éducateurs. Il n’est jamais trop tard, pratiquez l’abstinence totale ou la seconde abstinence jusqu’au mariage et votre bel avenir est assuré.

    ENSEMBLE, DISONS NON AU SIDA !

     

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  • nouvelles recommandations sur la prévention et le traitement

    • Le 01/12/2009

    30 NOVEMBRE 2009 | GENÈVE -- À la veille de la Journée mondiale du sida, l’Organisation mondiale de la Santé formule de nouvelles recommandations dans le cadre de la lutte contre le VIH sur le traitement, la prévention et l’alimentation du nourrisson, en se fondant sur les dernières données scientifiques disponibles.
    L’OMS recommande désormais de commencer plus tôt le traitement antirétroviral chez l’adulte et l’adolescent, d’administrer des antirétroviraux (ARV) plus faciles à prendre et mieux tolérés et d’utiliser les ARV plus longtemps pour réduire le risque de transmission du VIH de la mère à l’enfant.
    Pour la première fois, l’OMS recommande que les mères VIH-positives ou leurs enfants prennent des ARV pendant l’allaitement pour éviter la transmission du VIH.
    Comme l’a souligné le Dr Hiroki Nakatami, Sous-Directeur général de l’OMS chargé du VIH/sida, de la tuberculose, du paludisme et des maladies tropicales négligées, «ces nouvelles recommandations sont fondées sur les dernières données disponibles; leur adoption généralisée permettra à de nombreuses personnes dans des zones à forte charge de morbidité de vivre plus longtemps et en meilleure santé.»
    On estime à 33,4 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH/sida et à 2,7 millions celui des nouvelles infections annuelles. Le VIH/sida est la première cause de mortalité dans le monde chez les femmes en âge de procréer.
    Nouvelles recommandations thérapeutiques
    En 2006, l’OMS a recommandé que tous les patients commencent un traitement antirétroviral quand le nombre de leurs CD4 (un moyen de mesurer l'état du système immunitaire) tombe en dessous de 200 cellules/mm3 ce qui correspond souvent au moment où apparaissent des symptômes dus à l'infection par le
    VIH. Depuis, des études et des essais ont clairement démontré qu’en commençant le traitement plus tôt, on réduit le taux de morbidité et de mortalité. L’OMS recommande donc de commencer le traitement à un seuil de CD4 plus élevé, à savoir 350 cellules/mm3 chez tous les VIH-positifs, y compris les femmes enceintes, qu'ils soient ou non symptomatiques.
    L’OMS recommande aux pays de mettre progressivement fin à l’utilisation de la stavudine, ou d4T, en raison des effets secondaires irréversibles à long terme de ce produit. La stavudine est encore largement utilisée dans le traitement de première intention dans les pays en développement car il s’agit d’un produit peu coûteux et largement disponible. On recommande la zidovudine (AZT) ou le ténofovir (TDF), moins toxiques et tout aussi efficaces.
    Les recommandations de 2009 envisagent un rôle accru pour la surveillance au laboratoire en vue d'améliorer la qualité du traitement et des soins. On préconise notamment un meilleur accès à la numération des CD4 et, le cas échéant, à la surveillance de la charge virale. Mais l’accès au traitement antirétroviral ne doit pas être refusé si ces tests de surveillance ne sont pas disponibles.

    Prévention de la transmission mère-enfant
    En 2006, l’OMS a recommandé de fournir des ARV aux femmes enceintes VIH-positives au troisième trimestre de la grossesse (à partir de la 28e semaine) pour éviter la transmission du VIH à l’enfant. À l’époque, on n’avait pas assez de données sur l’effet protecteur des ARV pendant l’allaitement. Depuis, plusieurs essais cliniques ont démontré leur efficacité pour la prévention de la transmission pendant l’allaitement. Les recommandations de 2009 veulent promouvoir l’utilisation des ARV à un stade plus précoce de la grossesse, à partir de la 14e semaine et jusqu’à la fin de la période de l’allaitement.
    L’OMS recommande désormais de poursuivre l’allaitement jusqu’à l’âge d’un an, à condition que la mère VIH-positive ou l’enfant prenne des ARV pendant cette période, ce qui réduira le risque de transmission et améliorera les chances de survie de l’enfant.
    Pour Daisy Mafubelu, Sous-Directeur général de l’OMS chargé de la santé familiale et communautaire, « avec ces nouvelles recommandations, nous envoyons un message clair indiquant que, si l’accès aux ARV existe, l’allaitement maternel est une bonne option pour chaque enfant, même lorsque la mère est VIH-positive.»
    Les autorités sanitaires nationales sont incitées par l’OMS à définir les meilleures pratiques d’alimentation du nourrisson (allaitement maternel avec administration d'ARV ou recours à une préparation pour nourrissons) dans leur communauté. Il faut alors promouvoir la pratique retenue comme la seule à suivre en matière de soins.

    Avantages et problèmes à surmonter
    En commençant plus tôt le traitement antirétroviral, on renforce le système immunitaire et on réduit le risque de maladies et de décès liés au VIH. On diminue aussi le risque de transmission du VIH et de la tuberculose.

    Les nouvelles recommandations concernant la prévention de la transmission mère-enfant du VIH pourraient ramener le risque de transmission à 5 % ou même en dessous. Associées à des pratiques plus judicieuses d’alimentation du nourrisson, les recommandations peuvent contribuer à améliorer la survie de l’enfant.

    Le principal problème consiste à améliorer la disponibilité des traitements dans les pays où les ressources sont limitées. L’extension des services de prévention de la transmission mère-enfant et du traitement antirétroviral se heurte actuellement à une infrastructure insuffisamment développée, à des ressources humaines et financières inadéquates et à une intégration médiocre des interventions dirigées contre le VIH dans le cadre
    Si elles sont adoptées, les recommandations se traduiront par un nombre accru de personnes ayant besoin d’un traitement. Mais les coûts supplémentaires associés au traitement plus précoce pourraient être compensés par une diminution des frais hospitaliers, par une meilleure productivité du fait de la diminution des congés maladie, par un nombre inférieur d’orphelins du sida et par une baisse des infections par le VIH.
    Un autre défi consiste à encourager plus de gens à se soumettre à des tests de dépistage volontaire et à demander conseil avant l’apparition de symptômes. Aujourd’hui, de nombreux VIH-positifs attendent trop longtemps avant de se faire soigner et ne se manifestent généralement que quand le nombre de leurs CD4 tombe en dessous de 200 cellules/mm3. Or, les avantages d’un traitement plus précoce pourraient aussi amener davantage de personnes à se soumettre à des activités de dépistage et de conseil et à connaître ainsi leur statut sérologique.
    En collaboration avec ses principaux partenaires, l’OMS apportera un soutien technique aux pays pour qu’ils adaptent, adoptent et appliquent les recommandations révisées. Si elles sont mises en œuvre sur une plus grande échelle, les nouvelles recommandations de l’OMS permettront d’améliorer la santé des personnes vivant avec le VIH, de réduire le nombre de nouvelles infections et de sauver des vies.

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  • Les jeunes sont confrontés au VIH

    • Le 19/11/2009

    Indubitablement, les jeunes se heurtent à plusieurs défis dont le risque d’infection à VIH. Chaque jour que le bon Dieu fait, 6.000 environ de ces jeunes acquièrent malheureusement l’infection. On doit se poser des questions sur les causes qui font que ces jeunes vivent dans de telle situation très inquiétante. Après analyse, il ressort que malgré le manque d’information sur le VIH/Sida, les facteurs suivants exposent les jeunes au risque d’infection au VIH.
    - L’âge précoce du premier rapport sexuel
    - Les comportements à risque dans le cadre de la transition à l’âge adulte
    - La conviction d’être invulnérable c'est-à-dire que ça ne peut pas m’arriver
    - Les garçons se sentent obligés de prouver leur virilité
    - Les niveaux généralement faibles d’utilisation du préservatif
    - La tendance chez les jeunes sexuellement actifs à avoir des partenaires sexuels multiples
    - La vulnérabilité à la coercition et à l’abus sexuels
    - Le recours au sexe pour apaiser la solitude, se donner confiance en soi et s’attirer du respect
    - L’incapacité à négocier des décisions sexuelles
    - L’acceptation de rapports sexuels en échange de besoins essentiels, comme des frais scolaires, des vêtements, de la nourriture ou un abri
    - Les rapports sexuels transgénérationnels
    - La susceptibilité des jeunes femmes à la gonococcie et à l’infection à chlamydia en raison d’une condition appelée ectropion cervical où les cellules qui tapissent le col utérin débordent sur l’extérieur
    - La forte prévalence des IST, ce qui accroît le risque d’acquisition et de transmission du VIH
    - Le traitement inapproprié des IST lorsque les jeunes sont découragés de chercher d’aide de clinique qui sont malveillants à leur égard
    - L’expérimentation de l’alcool et de la drogue, ce qui s’accompagne d’un comportement sexuel à risque élevé…..
    Autant de facteurs qui constituent des pièges quotidiens pour ces jeunes qu’on habitude d’appelés relèves de demain. Que doit-on faire pour les sauver ?

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  • Rôle du placenta dans la transmission mère-enfant du VIH

    • Le 12/11/2009

    La transmission mère-enfant est la première cause d’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) chez l’enfant. Chez les nourrissons et les enfants, on considère que plus de 90 % des nouvelles infections surviennent suite à une transmission mère-enfant du VIH. En l’absence de toute intervention, entre 20 % et 45 % des nourrissons peuvent se trouver infectés, le risque étant estimé à 5 à 10 % pendant la grossesse, 10 à 20 % pendant le travail et l’accouchement, et 5 à 20 % au cours de l’allaitement maternel. Grâce aux cultures de cellules trophoblastiques et aux techniques de mesure des cytokines, les mécanismes de protection mis en jeu lors du passage transplacentaire du VIH durant la grossesse sont mieux connus.

     

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    Gustav Klimt “L’espoir” Wikimedia commons

    Données épidémiologiques sur la transmission mère-enfant

    Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 17,7 millions de femmes et 2,3 millions d’enfants de moins de 15 ans étaient infectés par le VIH en 2006. Dans les pays les plus touchés d’Afrique subsaharienne, les femmes, les nourrissons et les jeunes enfants représentent plus de 60 % de toutes les nouvelles infections à VIH. Les femmes enceintes vivant avec le VIH ont un risque élevé de transmission du VIH à leurs enfants, au cours de la grossesse, de l’accouchement ou pendant l’allaitement au sein.

    Structure du placenta

    Le placenta est un organe qui représente une surface de contact et d’échanges de 10m2 entre la mère et l’enfant. Il sépare les deux systèmes sanguins maternel et foetal, est responsable des échanges nutritionnels et gazeux et constitue pour le foetus une barrière contre les agents infectieux, notamment le virus de la rubéole, le cytomégalovirus, le VIH et le virus de l’hépatite B.
    En ce qui concerne la transmission du VIH, une étude [1] publiée dans The Lancet montre que seuls 15 à 30% des nouveau-nés de femmes séropositives seront contaminés (hors transmission ultérieure par l’allaitement), sous-entendant ainsi l’existence de facteurs de protection.
    Il est maintenant clairement établi que le placenta joue le rôle d’une véritable barrière contre les agents infectieux. En effet, grâce aux techniques d’immunohistochimie, d’hybridation in situ [2] et de PCR [3] , on peut facilement détecter l’ADN viral dans le placenta. Les différentes observations montrent que l’on détecte la présence d’ADN viral dans 100% des placentas à terme de femmes séropositives, suggérant bien que le placenta joue le rôle de filtre vis à vis du VIH.

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    Placenta

    Les tissus maternels et foetaux s’organisent en deux entités étroitement intriquées au niveau du placenta :
    La partie foetale du placenta est constituée par la plaque choriale avec les villosités placentaires, la coque cytotrophoblaste et les espaces intervilleux. La plaque choriale, partie profonde du placenta du côté foetal est formée de l’amnios, du mésenchyme extra-embryonnaire, du cytotrophoblaste et du syncytiotrophoblaste.

    La plaque basale, partie externe du placenta au contact de la paroi utérine, d’origine composite, formée par des tissus embryonnaires (cytotrophoblaste, syncytiotrophoblaste) et des tissus maternels (caduque basilaire).

    La partie maternelle du placenta est elle constituée par la caduque basilaire, les vaisseaux et les glandes utérines.

    Sélection des variants viraux

    La transmission verticale du VIH 1 est caractérisée par la sélection de variants génotypiques qui échappent au système immunitaire maternel.

    Selon les études publiées, il semble que seuls quelques variants viraux passent la barrière transplacentaire. Si l’on compare les variants viraux présents dans le placenta avec ceux des cellules mononuclées du sang périphérique de la mère, on s’aperçoit que déjà au niveau placentaire, la variabilité virale est réduite, avec prédominance de virus à tropisme macrophagique.

    Mécanismes de la transmission du VIH

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    Placenta Anatomy Atlases

    - Modulation du transport et de la transcytose
    Les cellules trophoblastiques du placenta sont considérées comme une cible potentielle du rétrovirus ou serviraient éventuellement au passage du VIH vers le fœtus (transcytose). Ces cellules permettraient ainsi le passage du VIH, non pas via des microlésions ou brèches (mécanisme mineur de transmission) apparaissant dans la couche trophoblastique placentaire surtout en fin de grossesse, mais directement par le biais de son internalisation par les trophoblastes.

    Le processus de transmission du VIH par infection ou transcytose serait favorisé, ou encore inhibé, par des facteurs liés à la fois au phénotype viral mais également à l’environnement cellulaire.

    - Modulation de l’expression des co-récepteurs
    La transmission verticale du VIH peut être médiée par les CD4+ maternels dans la mesure où le trophoblaste et les villosités choriales possèdent des récepteurs aux CD4+. Il semble toutefois qu’il existe une modulation de l’expression des récepteurs CD4, des co-récepteurs majeurs (CCR5 et CXCR4) du VIH-1 sur les cellules trophoblastiques en fonction de leur stade de différenciation ; cette expression étant plus importante en début de grossesse qu’à l’approche du terme.

    - Modulation de la réplication dans le trophoblaste

    Cytokines et chémokines
    Des cytokines et des chémokines placentaires semblent par ailleurs influencer la réplication du VIH dans le trophoblaste. Pendant la période de gestation, le placenta et le foetus expriment une quantité d’hormones, de facteurs de croissance et de cytokines qui agissent sur les fonctions placentaires et la croissance des cellules du placenta en les modulant.

    Les cytokines
    En ce qui concerne les cytokines exprimées en cours de grossesse, les concentrations de TNF-α (tumor necrosis factor) d’IL-1β et d’IL-6 (interleukines-1β et 6) sont plus élevées dans le placenta des femmes infectées par le VIH. De plus, il existe une corrélation positive entre le taux d’expression de TNF-α par les cellules trophoblastiques et le taux de transcription du VIH.

    Il apparaît donc au vu de ces résultats que les cytokines ou les facteurs de croissance, présents dans l’environnement placentaire et dont l’expression est modulée dans le temps, pourraient jouer un rôle important dans la régulation du cycle de réplication du VIH et la susceptibilité des trophoblastes au VIH.

    En d’autres termes, selon leur nature, les cytokines pourraient favoriser une infection productive par le VIH ou, au contraire, conférer une certaine protection contre l’infection. Dans cette optique, il est intéressant de noter que les cytokines IL-1 et TNF-α, activatrices de l’expression virale, sont exprimées par le placenta en début de grossesse puis au moment de l’accouchement, deux stades correspondant précisément aux périodes où les risques de transmission mère-enfant sont les plus élevés.

    Les chimiokines
    Certaines chimiokines se conduisent comme des facteurs suppresseurs de la réplication du VIH :
    - MIP-1 (Macrophage inflammatory protein) alpha, bêta ;
    - Rantes (regulated upon activation, normal T cell expressed and secreted) [4] ;
    - SDF-1 (Stromal-Derived Factor-1).

    Autres facteurs "anti-réplicateurs" du VIH
    - LIF (leukemia inhibitory factor)
    Les femmes qui, infectées par le VIH, n’ont pas transmis le virus à leur nouveau-né, ont une concentration placentaire plus élevée d’ARNm de LIF [5] que les femmes VIH+ qui transmettent l’infection.

    - La β1-défensine
    Un article récent a établi un lien entre le polymorphisme génétique de la β1-défensine [6]. et la transmission verticale du VIH. Chez l’enfant le génotype -52GG et l’haplotype -44G/652G auraient un rôle protecteur vis à vis de l’infection à VIH. Chez la mère, ce variant génétique serait associé à une charge virale inférieure à 1000 copies par mL et à un risque plus faible de transmission materno-foetal.

    - L’HcG (Human Chorionic Gonadotropin)
    L’HcG [7], hormone secrétée par le placenta a été identifiée conmme étant un facteur suppresseur de la transmission du VIH.

    Conclusion
    Il apparaît que la transmission transplacentaire du VIH dépend de mécanismes de régulation liés à la fois aux cellules trophoblastiques placentaires et aux caractéristiques fonctionnelles et structurales propres aux variants viraux. La transmission mère-enfant du VIH ne peut avoir lieu que si un ensemble d’éléments associés aux facteurs d’origine virale et de l’hôte sont réunis. La compréhension de l’ensemble des mécanismes intervenant dans ce processus est en progrès depuis quelques années et devrait permettre d’établir de nouvelles stratégies pour contrer la transmission verticale du VIH.

    Source :
    - Role of placenta in the vertical transmission of human immunodeficiency virus
    Al-Husaini AM.
    J Perinatol. 2009 May ;29(5):331-6.

    - Maternal neutralizing antibodies against a CRF01_AE primary isolate are associated with a low rate of intrapartum HIV-1 transmission.
    Samleerat T, Thenin S, Jourdain G, Ngo-Giang-Huong N, Moreau A, Leechanachai P, Ithisuknanth J, Pagdi K, Wannarit P, Sangsawang S, Lallemant M, Barin F, Braibant M.
    Virology. 2009 May 10 ;387(2):388-94

    -  Role of beta-defensin-1 polymorphisms in mother-to-child transmission of HIV-1.
    Ricci E, Malacrida S, Zanchetta M, Montagna M, Giaquinto C, De Rossi A.
    J Acquir Immune Defic Syndr. 2009 May 1 ;51(1):13-9

    - Vers une compréhensiondu mécanisme de transmission du VIH in utero
    Vidricaire, Michel J. Tremblay
    MEDECINE/SCIENCES 2004 ; 20 : 784-7

    - La barrière placentaire
    Gérard Chaouat, Marlène Moussa, Juan Maldonado, Elisabeth Menu
    Revue Française des Laboratoires Volume 2003, Issue 353, May 2003, Pages 21-28

    - Detection of human defensins in the placenta
    SVINARICH D. M. ; GOMEZ R. ; ROMERO R.
    Annual Meeting of the Society for Gynecological Investigation No44, San Diego, California , ETATS-UNIS (19/03/1997) 1997, vol. 38, no 4, pp. 237-312 (10 ref.), pp. 252-255

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  • Thème JMS 2009 "Accès universel et droits de la personne"

    • Le 12/11/2009

    Dans quelques jours, la journée mondiale du sida nous permettra encore une fois de faire le point depuis l'avènement de ce fléau jusqu'à présent. Il sera question de faire en premier lieu, la situation et second lieu d'accentuer les plaidoyers sur l'accès universel et le respect des droits humains en matière de l'infection VIH et la maladie sida.

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