Bientôt un vaccin contre le paludisme ? Les premiers résultats d’une étude
de phase III publiés dans le New England Journal of Medicine, autorise cet
espoir. Le candidat-vaccin en question n’est pas un inconnu puisque déjà fin
2010, ses concepteurs espéraient le voir sortir des limbes pour 2012. Or ses
premiers essais montrent qu’il réduirait de moitié le risque de paludisme
chez les petits africains de 5 à 17 mois.
http://www.destinationsante.com/Paludisme-le-vaccin-peut-etre-pour-2015.html
Baptisé RTS S, il a été évalué auprès de 6 000 nourrissons, dans 11 centres
répartis en Afrique subsaharienne. Tous ont été suivis pendant un an. Au
cours de ce travail randomisé, ils ont reçu trois doses de ce produit ou un
« contrôle ». Dans ce dernier cas, il s’agissait non d’un placebo, mais d’un
vaccin antirabique ou contre la méningite de type C.
Les premiers résultats montrent que le nouveau candidat-vaccin réduisait de
56% précisément, le risque de développer un accès palustre. Quant au risque
de développer une forme sévère de la malaria, il se trouverait réduit de
47%. Les auteurs précisent que « le taux élevé de couverture par utilisation
de moustiquaires imprégnées d’insecticide (75%) dans cette étude, indique
que RTS S peut conférer une protection additionnelle ». Les taux d’immunité
obtenus paraissent en effet d’autant plus satisfaisants qu’ils traduisent
une amélioration de la protection déjà conférée par le recours aux
moustiquaires.
La survenue d’événements indésirables graves a été comparable dans les deux
groupes, traduisant l’inocuité ainsi qu’un bon niveau de sécurité du vaccin.
Quant à son efficacité à long terme, elle reste bien évidemment à définir.
Les premiers résultats permettant d’évaluer la protection conférée par ce
produit 30 mois, c’est-à-dire après la troisième dose de vaccin, devraient
être disponibles vers la fin 2014.
Testé aussi chez des nourrissons de 6 à 12 semaines
Par ailleurs, cette étude porte également sur plus de 9 000 nourrissons de 6
à 12 semaines. Pour l’heure, l’analyse des données fait état d’une
efficacité de 35% avec un suivi de près d’un an. Les résultats définitifs en
sont attendus pour la fin 2012.
Ce candidat-vaccin a été développé en partenariat par le laboratoire
britannique GSK et Malaria Vaccine Initiative (MVI). Le projet est financé
principalement par une subvention de la Fondation Bill & Melinda Gates à
MVI. A l’avenir, GSK et MVI se sont engagés « à rendre ce vaccin disponible
pour ceux qui en ont le plus besoin, s’il est recommandé et approuvé par les
autorités ». Sauf mauvaise surprise – malheureusement toujours envisageable
- il pourrait être disponible dès 2015-2016.
De leur côté, les représentants du Fonds mondial pour les vaccins - le GAVI
Alliance - saluent « les résultats prometteurs de ce produit issu d’un
développement public/privé (…) Un jour viendra où le vaccin contre le
paludisme fera partie intégrante du programme de vaccination de tous les
enfants à risque ».