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HEPATITES

L'hépatite (A, B, C, toxique)

Cette fiche porte sur les hépatites virales AB et C, ainsi que sur les hépatites toxiques.

L’hépatite est une inflammation du foie, le plus souvent causée par une infection à un virus, mais parfois par l’alcoolisme, ou par une intoxication par un médicament ou par un produit chimique.

Les symptômes varient beaucoup d’une personne à l’autre et dépendent de la cause de l’hépatite. Certains types d’hépatite provoquent carrément la destruction d’une partie du foie.

La majorité des hépatites se résorbent spontanément, sans laisser de séquelles. Parfois, la maladie persiste plusieurs mois. Quand elle dure plus de 6 mois, elle est considérée comme chronique. Lorsque le foie est gravement atteint, une greffe de cet organe peut être la seule solution.

Types

Les hépatites se regroupent en 2 grandes catégories :

  • les hépatites virales, causées par une infection à un virus. Dans les pays développés, les virus de l’hépatite A, B et C engendrent environ 90 % des cas d’hépatite aiguë. Les virus de l’hépatite D, E et G sont aussi responsables d’hépatites.
  • les hépatites non virales, principalement provoquées par l’ingestion de produits toxiques pour le foie (de l’alcool, des produits chimiques toxiques, etc.). Les hépatites non virales peuvent aussi être le résultat de maladies atteignant le foie, comme la stéatose hépatique (« foie gras ») et l’hépatite auto-immune (une hépatite inflammatoire chronique d’origine obscure, qui se caractérise par la production d’auto-anticorps).

Fréquence de l’hépatite

Au Canada, l’hépatite C est l’hépatite virale la plus courante : chaque année, elle touche environ 45 personnes sur 100 0001. Quant à l’hépatite B, elle atteint environ 3 Canadiens sur 100 000, et l’hépatite A, 1,5 sur 100 0001,42.

L’hépatite virale est beaucoup plus fréquente dans les pays non industrialisés. L’hépatite A est endémique en Afrique, dans certains pays d’Amérique du Sud et en Asie2. Il en va de même pour l’hépatite B. En effet, dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne et d’Asie, où de 8 % à 10 % de la population est porteuse de l’hépatite B, elle représente l’une des principales causes de mortalité des adultes (par cancer du foie ou cirrhose). Près de 3 % de la population mondiale est infectée par le virus de l’hépatite C. En Afrique, la prévalence de cette infection est la plus élevée du monde : elle dépasse 5 %4.

Les autorités de santé publique ont peine à lutter contre les hépatites virales, qui passent souvent inaperçues pendant des années. Avant qu’un diagnostic soit établi, l’infection peut non seulement avoir causé des dégâts sérieux dans l’organisme, mais aussi s’être transmise à d’autres personnes.

Le rôle du foie
Souvent comparé à une usine chimique, le foie est l’un des plus gros organes internes. Chez l’adulte, il pèse de 1 kg à 1,5 kg. Il est situé tout juste sous la cage thoracique, du côté droit du corps. Le foie transforme et stocke (en partie) les substances nutritives en provenance des intestins. Ces substances peuvent alors être utilisées par le corps lorsqu’il en a besoin. Le foie contribue aussi à maintenir la glycémie stable.

Les substances toxiques (présentes dans l’alcool, dans certaines drogues, dans certains médicaments, etc.) qui sont ingérées traversent aussi le foie. Pour empêcher qu’elles soient nocives, le foie les décompose et les rejette ensuite dans l’intestin par la bile, ou il les retourne dans le sang afin qu’elles soient filtrées par les reins et éliminées par l’urine.

Modes de contraction

  • Hépatite A. C’est la moins grave des hépatites virales. Habituellement, le corps la combat en quelques semaines et reste immunisé à vie. Ce qui veut dire que des anticorps contre le virus sont présents, mais que le virus lui-même n’y est plus. Le virus de l’hépatite A se transmet par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Il peut se retrouver dans les selles d’une personne infectée et souiller la nourriture, l’eau ou les mains d’une autre personne. Les aliments crus ou pas assez cuits sont les plus susceptibles de transmettre l’infection. Le virus peut également être transmis par des fruits de mer récoltés dans des zones où des eaux d’égout non traitées se déversent. Le risque de transmission est élevé dans les pays où les conditions d’hygiène sont mauvaises. Dans ces pays, presque tous les enfants ont déjà été infectés par le virus. Un vaccin permet de s’en protéger.
  • Hépatite B. Il s’agit du type d’hépatite le plus fréquent dans le monde, et aussi le plus mortel. Le virus de l’hépatite B se transmet au moment des rapports sexuels (le sperme et les autres liquides biologiques en contiennent) et par le sang. Il est de 50 à 100 fois plus infectieux que le virus du sida3. L’échange de seringues contaminées peut provoquer sa transmission. La grande majorité des personnes infectées parviennent à combattre complètement l’infection. Environ 5 % restent infectées de façon chronique et sont dites « porteuses » du virus. Les porteurs n’ont pas de symptômes, mais ils courent un risque élevé de souffrir de cirrhose du foie ou d’un cancer du foie, des maladies potentiellement mortelles. Une mère porteuse peut transmettre le virus à son enfant à l’accouchement. Un vaccin est offert depuis 1982.
  • Hépatite C. L’hépatite C constitue la forme d’hépatite virale la plus insidieuse, car elle est causée par un virus très résistant. Jusqu’à 80 % des infections au virus de l’hépatite C deviennent chroniques. L’identification de ce dernier est relativement récente : elle date de 1989. Le virus se transmet le plus souvent par contact direct avec du sang humain contaminé : surtout par l’échange de seringues servant à l’injection de drogues, par la transfusion de sang qui n’a pas été soumis à un dépistage, et par la réutilisation d’aiguilles et de seringues non stériles. Plus rarement, il se contracte au cours de rapports sexuels non protégés avec des personnes infectées, surtout si du sang est échangé (menstruations, blessures dans les voies génitales ou anales). Il s’agit de la première cause de transplantation du foie. Il n’existe aucun vaccin permettant de s’en protéger.
  • Hépatite toxique. Elle est le plus souvent causée par l’abus d’alcool ou par la consommation de médicaments. L’ingestion de champignons non comestibles, l’exposition à des produits chimiques (en milieu de travail, par exemple) de même que l’ingestion de produits de santé naturels ou de plantes toxiques pour le foie (comme les plantes de la famille des Aristolochiacées, en raison de l’acide aristolochique qu’elles contiennent, et la consoude, en raison des pyrrolizidines qu’elle renferme) peuvent aussi causer une hépatite toxique. Selon la substance ingérée, l’hépatite toxique peut survenir des heures, des jours ou des mois après l’exposition. Habituellement, les symptômes se résorbent quand on cesse d’être exposé à la substance nocive. Cependant, on peut subir des dommages permanents au foie et souffrir, par exemple, d’une cirrhose.

Complications possibles

Une hépatite non diagnostiquée à temps ou mal soignée est susceptible de mener à des complications très graves.

  • Hépatite chronique. C’est la complication la plus fréquente. Une hépatite est dite chronique si elle n’est pas guérie après 6 mois. Dans 75 % des cas, elle est la conséquence d’une hépatite B ou C. Une hépatite chronique traitée adéquatement se guérit habituellement en un an à 3 ans.
  • Cirrhose. La cirrhose correspond à une production excessive de « cicatrices » dans le foie, formées à la suite d’agressions répétées (par des toxines, par des virus, etc.). Ces « barrières fibreuses » finissent par entraver la libre circulation du sang dans l’organe. De 20 % à 25 % des hépatites chroniques évoluent vers la cirrhose si le traitement n’agit pas pleinement ou s’il n’est pas bien suivi.
  • Cancer du foie. Il s’agit de la complication ultime d’une cirrhose. Précisons cependant qu’un cancer du foie peut aussi résulter d’un cancer localisé dans un autre organe qui s’étend au foie par des métastases. Les hépatites B et C, ainsi que l’hépatite toxique causée par une consommation excessive d’alcool sont les plus susceptibles d’évoluer vers un cancer.
  • Hépatite fulminante. Très rare, l’hépatite fulminante se caractérise par une insuffisance majeure du foie, qui ne peut plus remplir ses fonctions. Une destruction massive des tissus du foie se produit et une transplantation d’organe est nécessaire. Elle survient surtout chez des personnes atteintes d’hépatite B ou d’hépatite toxique. Pour environ 1 personne sur 4, elle est mortelle à brève échéance.

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